Forcément quand on se lance dans une nouvelle discipline un peu avant-gardiste, il faut en faire des tonnes pour la faire connaitre. Le juicing ne fait pas exception.

Je suis sûre que quand le tout premier viticulteur de l’histoire a fait goûter son vin à un cobaye, l’autre le lui a craché à la figure en disant « mais qu’est ce que c’est que ce breuvage ignoble que vous me faites l’affront de me faire goûter ? Ce n’est pas un poison au moins ? Sinon il va vous en cuire d’avoir tenté de m’assassiner ! »

Comme tu peux le constater, on est bien loin de l’engouement d’aujourd’hui : « Tu as prévu combien de bouteilles de vin pour le mariage ? Au moins une par personne ! C’est le minimum non ? »

Heureusement pour l’avenir de la France, ce premier viticulteur ne s’est pas démonté. Il a compris qu’il devait assumer une nouvelle responsabilité : éduquer le goût de ses contemporains à son nouveau produit. Alors il a inventé les métiers d’oenologue et de sommelier. Ensuite, il a marketé son industrie pour donner envie aux gens de s’y intéresser.

Son axe, simple et efficace :

  • d’un côté, les gens qui rejettent le vin, n’y comprennent rien. Ce sont des beaufs qui n’ont aucun goût, aucun savoir vivre ! Enfin c’est ce qu’il décrète.
  • de l’autre, les gens qui apprécient son breuvage. Ceux-là, malgré leur tout petit nombre, reçoivent l’étiquette de gens bien éduqués, ayant un goût très sûr, un certain savoir vivre, une grande classe.

Je suis sûre que là tu te dit « C’est fou, on croirait qu’elle raconte l’histoire du juicing ! »

Et voila comment un mec a imposé son breuvage a un pays entier. La machine était lancée. Tout le monde a voulu faire partie de la catégorie des gens classes. Tous se sont tous mis à boire du vin en faisant des grimaces et en prétendant que c’était bon.

Ensuite avec ses amis, l’oenologue et le sommelier, il a mis en place tout un truc compliqué autour du cépage, du terroir, du vieillissement en fût de chêne. Objectif assumé : complexifier sa discipline pour en faire un truc hyper élitiste !!

Pari réussi ! Aujourd’hui les meilleurs sommeliers, oenologues sont des stars (dans leur milieu en tout cas) et tous les français boivent du vin, ou presque !

Alors a des filles et des jus, on s’est dit qu’il fallait qu’on s’inspire de cette démarche géniale !

Et je peux officiellement dire que Léa, 2 ans, est la première juiceologue reconnue. Elle a le palais, elle a  le style et à ce jour, le seul moyen de se former c’est de la regarder faire et de l’imiter 😉

Ce que fait d’ailleurs chaque personne qui goûte un jus pour la première fois. C’est comme un jeu. Chacun se met au défi de deviner les ingrédients qu’il y a dans le jus, alors qu’il suffirait de me poser la question !! Souvent je suis même obligée de demander, à la fin de la dégustation, si le jus était au goût de mon dégustant.

Ah !! Tous ces adultes qui sont en manque d’activités ludiques et pour qui, découvrir un simple jus carotte – orange devient l’aventure du jour !!

Bon mais attention quand même : Léa est une championne de sa catégorie. Elle buvait des jus avant même de savoir marcher. Et je gage qu’il n’y a pas tellement d’enfants, d’adolescents, voir même d’adultes qui connaissent autant de légumes qu’elle.

Alors, ça te tente un petit stage en juiceologie ?