C’est un sujet qui me tarabuste ces derniers temps, alors que je suis en pleine phase de recherche pour mon prochain document : Comment se fait-il que bien s’alimenter soit devenue une science complexe ? Ne sait-on vraiment plus comment manger, ni quoi de façon complètement intuitive ? Il semblerait que non !
J’ai extrait les 5 freins les plus répandus et apporté des solutions pour s’extraire de nos cercles vicieux.
Les 5 freins les plus répandus à une bonne alimentation et comment les faire voler en éclat
Je suis sûre que si on faisait un micro trottoir pour interroger les gens sur ce qu’ils devraient manger pour perdre du poids et être en bonne santé, la plupart sauraient répondre correctement :
- se nourrir principalement de fruits et légumes frais.
- éviter les produits transformés
- ne pas abuser des produits carnés, ni du fromage réputé gras et salé
- ne pas fumer
- ne pas boire trop d’alcool
Finalement, hormis peut-être la question du laitage, qui reste un ancrage fort dans notre société avec ce message martelé en permanence à la télé : 3 laitages par jour – qui est une aberration – les réponses seraient toutes assez bonnes.
Le constat
Alors comment se fait-il que lorsque je fais un passage éclaire dans une grande surface, je vois des caddies qui débordent de paquets en tout genre de nourritures industrielles ? Comment se fait-il que le nombre de personnes en surpoids augmente aussi dramatiquement, et que les maladies de civilisation se développent de plus en plus ? Comment se fait-il que nous mangeons trop alors même que nous savons que c’est ce qui nous fait grossir ?
La santé un problème de volonté ?
Est-ce que c’est vraiment la volonté qui est la coupable, ou y a-t-il d’autres phénomènes en jeu ?
Personnellement, j’en ai observé plusieurs et j’ai appris récemment, au cours de mes recherches, que la volonté est assez absente du débat, contrairement à ce qu’on entend partout. Pour faire simple, la volonté a besoin d’énergie pour se manifester mais si nous sommes mal nourris et que donc l’énergie vitale nous fait défaut, la volonté ne peut pas suivre !
Les 5 freins à une bonne alimentation
Le problème est donc bien ailleurs et revêt souvent de multiples formes :
1. La peur de manquer
Je la met en numéro un car c’est le ressort psychologique que j’observe le plus, partout, dans toutes les couches sociales et socio-culturelles. J’en fais également les frais à ma mesure et dans ces cas-là j’ai tendance à me trouver assez pathétique. Je ne suis pas dupe, j’ai bien conscience de vivre dans une société d’abondance et que donc cette peur n’a pas lieu d’exister.
Pire. Pour avoir vu un groupe vivre de récupération cet été, je peux même comprendre combien il est difficile de mourrir de faim dans nos contrées, même sans un sou en poche. Les poubelles des supermarchés regorgent de produits comestibles et même de produits frais encore emballés et non périmés.
Bref, cette peur reliée à la nourriture n’a aucun sens. Et pourtant elle n’épargne personne. Ni ceux qui ne manquent matériellement de rien, ni ceux qui se veulent généreux, ou avec des idéaux élevés, ni ceux qui manquent de tout. Elle peut toucher tout le monde, comme n’importe quelle maladie contagieuse !
Alors si cette peur n’a pas de raison tangible d’exister et qu’elle touche même les plus cartésiens d’entre nous, d’où vient-elle ?
Et bien en fait, elle vient de notre histoire, de notre enfance, de notre relation à un amour primitif, primaire, nécessaire, avec nos parents. Avoir peur de manquer de nourriture, c’est surtout avoir peur de manquer de l’essentiel, c’est à dire d’amour. Et là encore, ce n’est pas parce qu’on n’en manque pas aux yeux des autres, qu’elle n’est pas tapie en nous.
Ce qui compte, en matière de psychologie, ce ne sont pas les faits, mais la perception. Tout le monde peut penser autour de nous que nous n’avons manqué de rien, mais si nous avions d’autres attentes, d’autres besoins, nous avons pu ressentir ce manque et, pour ne pas ressentir trop la douleur, une façon simple de faire est de reporter le problème sur un objet moins chargé : la nourriture en l’occurence.
2. Le bien-être
Ah que c’est bon de manger du gras et du sucre ! Notre cerveau adore ça, il en a besoin. Le cerveau c’est 60% de gras ! Le sucre c’est le carburant du corps. Sauf que les matières premières qu’on lui donne pour satisfaire ce besoin sont plus en accord avec nos papilles qu’avec nos cellules.
Lorsqu’on recherche le bien-être à travers la nourriture, ce n’est pas un problème si on est bien informé et que l’on se nourrit des bonnes choses. Après tout, la nourriture c’est la vie alors autant prendre du plaisir à table. Mais si le plaisir rime avec coca cola et chips à volonté, on est à côté de la plaque et on risque fort d’en faire les frais tôt ou tard.
3. La désinformation
Le problème majeur devient alors de trouver des informations de qualités. Pour beaucoup d’entre nous cela nous entraine à regarder certaines émissions télévisées et autres documentaires grands publiques.
Je suis au regret de vous dire que ce ne sont pas de bonnes sources d’informations la plupart du temps. Et ce n’est pas parce qu’un médecin est sur le plateau qu’il faut boire ses paroles.
On a subit un tel lavage de cerveau de la part des médias, des journaux, du marketing alimentaire qui nous vend du rêve sur leur packaging, que de détricoter tout ça n’est pas si simple, et demande un vrai travail d’investigation. Le pire c’est que nous sommes désinformé sur plusieurs générations. Donc même lorsque l’on opère des changements, la génération précédente nous regarde avec scepticisme, nous ressasse les mêmes rengaines, nous faisant douter encore et toujours.
Prendre le chemin le moins fréquenté n’est jamais confortable mais est une source réelle d’apprentissage qu’il ne faut pas laisser tomber.
4. L’éducation
En matière de nourriture, nous sommes tous conditionnés par notre éducation. Le sujet est bien plus important qu’il n’y parait. Les chercheurs ont enfin compris que, la plupart du temps, les gènes ne sont pour rien dans l’obésité ou certaines maladies pourtant réputées « génétiques ». Certains enfants sont en surpoids parce qu’ils sont éduqués par des parents en surpoids et donc mangent la même chose qu’eux.
Le drame, c’est que lorsque l’enfant veut mincir, les parents ne savent pas l’aider parce qu’eux-mêmes n’ont pas les codes. Alors ils répondent impuissants « tu sais dans la famille on a toujours été gros ».
Il y a aussi ceux qui boivent du soda à table, qui mettent toujours du sirop dans l’eau, qui pensent qu’il est vitale de manger les 3 laitages par jour et sont désespérés devant le refus du petit qui n’aime pas ça.
Il y a ceux qui n’aiment pas les légumes, les crudités, les fruits et donc n’en achètent pas.
Il y a ceux qui ne voient pas le mal à manger des pâtes à tous les repas et aussi ceux qui ne veulent pas contrarier leur enfant, et donc ne lui donnent à manger que ce qu’il veut : des frites et des gâteaux (Si si ça existe).
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5. L’accoutumance
Tout cela ne serait pas très grave sans doute si toutes ces habitudes ne menaient pas à une accoutumance dont il est difficile de se défaire.
Manger trop salé, trop sucré, trop industriel, c’est s’exposer à coup sûr à un problème d’accoutumance à la malbouffe. Tout est fait pour ça d’ailleurs. Les taux de sucre, de sel, de gras, de glutamate, sont calculés pile pour nous rendre accroc aux produits.
On se retrouve tous bébêtes devant notre incapacité à arrêter notre main qui plonge dans le paquet de chips tant qu’il n’est pas terminé ! Que dire des m&m’s, de certains fromages, des pizzas sous cellophane, des frites micro-ondes, des sodas … ? On y goute une fois et ils terminent en obsession.
SORTIR DU CERCLE VICIEUX
Pour sortir de ce cercle vicieux, il y a plusieurs étapes possibles.
1. Trouver le levier principal d’action
D’abord ce rendre compte de ce qui se passe pour nous. Quel est le levier principal de progrès que j’ai à ma disposition ? Si ma peur de manquer est faible par rapport à mon accoutumance, alors le levier c’est de se défaire d’abord de l’accoutumance.
Le levier c’est la plus petite action qui aura le plus de bénéfice possible.
Est-ce si difficile de sortir de cette accoutumance ? Non !
2. Supprimer le sucre raffiné
Même si certaines études montrent que le sucre est devant la cocaïne en la matière, on peut y arriver sans passer par un centre spécialisé 😉
En effet, il y a sucre et sucre. Il suffit de remplacer le sucre raffiné par une grappe de raisin, une pomme, une banane, une mangue, etc. N’importe quel fruit un peu sucré fera l’affaire. Et là, on peut devenir accroc sans effet secondaire dramatique.
Envie d’une pizza ? On la fait soi-même ou on l’achète dans un restaurant mais pas au supermarché ! Ainsi l’action reste exceptionnelle et beaucoup plus saine. Le pizzaiolo n’a pas besoin de mettre des conservateurs ou autre additifs dans sa préparation dégustée sur l’instant.
Les frites ? On taille ses patate dans la forme voulue, on les met au four sans une goutte de gras , ni de sel, et les enfants se régalent avec des bâtonnets de pommes de terre dorées à souhait. Pas une raison non plus pour en faire tous les jours.
3. Boire de l’eau
Et qu’est-ce qu’on boit avec ça ? De l’eau, rien que de l’eau. Le soda, on arrête complètement. Il n’y a rien de pire. Ce n’est que du sucre. Aucun jus en brique ne vous apportera quoique ce soit d’autre que du sucre. Alors on banni, histoire de ne pas exposer toute sa famille au diabète de type 2 et autre ulcère d’estomac. Et si comme moi, tu n’aimes pas l’eau du robinet, achète des bouteilles ou des filtres mais passe à l’eau pur et sans sirop (encore et toujours du sucre).
4. Consommer des produits frais et bruts : fruits et légumes
En général, les enfants adorent les fruits et il n’est pas si difficile de leur faire manger des légumes sans pour autant en faire des tartes tous les quatre matins. Ce sont souvent les adultes qui n’aiment pas les légumes qui pensent que les enfants non plus ne les aiment pas.
5. Se faire plaisir et faire plaisir dans une juste mesure
Et surtout, il ne faut jamais perdre de vue que les enfants prennent leur décision en se basant sur le plaisir. Déjà qu’en tant qu’adulte nous sommes gravement soumis à ce problème, alors comment reprocher aux enfants de l’être aussi ? Ainsi, il est normal qu’ils réclament des pâtes tous les jours, mais ce n’est pas notre rôle de parent d’accéder favorablement à cette demande. Notre rôle serait plutôt de les initier à ce qui est réellement bon pour eux sur le long terme et à faire de notre mieux pour qu’ils en prennent le goût. Et cela peut évidemment engendrer comme première étape de se rééduquer soi-même à manger ce qui est bon !
Une astuce qui marche super bien pour les adultes et les enfants c’est de soigner la présentation de l’assiette. Je rigole intérieurement à chaque fois que mes enfants bougonnent à l’annonce du menu riche en légumes et que finalement ils s’extasient devant leur assiette et en redemande. Ils ont eux aussi le sens de l’esthétique assez poussé et c’est un vrai levier à actionner 😉
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